Hommage au physicien Jean-Louis Robert
L’Institut de physique a appris avec tristesse la disparition, le 7 septembre dernier, de Jean-Louis Robert, physicien, enseignant à l'IUT et à la Faculté des Sciences de Montpellier et chercheur au Centre d’Etudes d’Electronique des Solides (CEES) puis au Groupe d’Etude des Semi-conducteurs (GES) de Montpellier, l’un des trois laboratoires qui ont fusionné, en 2011, pour former l’actuel Laboratoire Charles Coulomb (L2C, CNRS / Université de Montpellier).
Ce cévenol d’origine fit ses études supérieures à la faculté des sciences de Montpellier au sein de laquelle il obtint sa thèse d’Etat en 1969. Il effectua toute sa carrière d’enseignant-chercheur dans cette Université, en tant que Maître de Conférence puis Professeur des Universités. Jean-Louis Robert était un chercheur convaincu de l’enrichissement mutuel entre recherche amont et aval. Ses travaux sur la physique des semi-conducteurs grand gap et des capteurs se distinguent par un va-et-vient fécond qu’il avait initié, entre recherche fondamentale et recherche finalisée, toujours conduite en lien étroit avec plusieurs industriels. Les résultats de ses travaux scientifiques se traduisent par un grand nombre de publications et de communications mais aussi de brevets dont plusieurs furent exploités. En reconnaissance de la qualité et de la portée de ses travaux, Jean-Louis Robert a obtenu plusieurs distinctions. Il fut notamment promu commandeur de l’Ordre du Mérite de la République de Pologne en 1995. Il est aussi co-lauréat du Prix Yves Rocard 2004 de la Société Française de Physique (SFP).
Jean-Louis Robert s’était également impliqué dans l’accompagnement et l’administration de la recherche au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. En charge du périmètre scientifique de la physique et des sciences de l’ingénieur, son action est marquée, à l’image de sa carrière, par un soutien fort à la recherche fondamentale, fédérative, nationale et concertée, tout en promouvant la recherche finalisée. Il a notamment été un ardent défenseur des Nanosciences et Nanotechnologies au milieu des années 2000. Au sein du CNRS, il avait ensuite étendu cette vision des Nanosciences à l’échelle Européenne.
Passionné par la science, infatigable travailleur à l’esprit ouvert toujours en éveil, Jean-Louis Robert était un chercheur dans l’âme, un chercheur exigeant, respecté et apprécié, qui dynamisait ses collaborateurs et ses doctorants par son ardeur et son enthousiasme mais aussi par ses qualités humaines, sa chaleur et sa prévenance. Pour lui, la recherche ne pouvait se conduire sans le lien humain qui rassemblait tous ses acteurs.
L’Institut de physique adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collègues, avec une pensée particulière pour notre collègue Isabelle Robert-Philip.