ERC Starting Grant 2025 : 3 lauréats à CNRS Physique

Europe et International Distinction

Les chercheurs au CNRS Alexandre Assouline, Ludovic Keiser et James Utterback, respectivement à l'Institut Néel, à l'Institut de physique de Nice et à l'Institut des nanosciences de Paris, sont lauréats de la bourse ERC Stating Grant 20251 . Cette bourse récompense de jeunes chercheurs deux à sept ans après obtention de leur thèse.

  • 1Deux autres projets lauréats sont menés dans des unités rattachées à CNRS Physique. Il s'agit du projet SAPHYR hébergé par l'Université Paris Cité et porté par Ada Altieri, enseignante-chercheuse au laboratoire Matière et systèmes complexes (MSC) et du projet ARXIMEDES hébergé par Thalès et porté par Isabella Boventer, chercheuse Thalès au Laboratoire Albert Fert.

ANYONBOX - Anyon box in bilayer graphene

Protéger l’information quantique de son environnement est un enjeu majeur pour le développement des technologies quantiques. Pourtant, toute lecture ou manipulation d’un état quantique implique un couplage avec l’environnement, ce qui altère inévitablement sa cohérence. Pour surmonter ce défi, les anyons, des quasi-particules émergentes dans les matériaux bidimensionnels, ont été proposés comme support de l’information quantique. Leur intérêt réside dans leurs propriétés de tressage, réalisables par un échange ordonné de leur position. La stabilité de ce tressage face aux perturbations est au cœur du potentiel des anyons pour l’information quantique.
Le projet ANYONBOX vise à concevoir des puits de potentiel électrique permettant de piéger des anyons dans le graphène. Cette approche innovante combinera des mesures de bruit thermique et de capacité quantique pour sonder la thermodynamique des anyons et leur potentiel pour l’information quantique topologique.

Le projet ANYONBOX est porté par Alexandre Assouline

Chargé de recherche CNRS à l'Institut Néel (NEEL, CNRS)

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EMBIOMO - Comprendre les dynamiques multi-échelles de l’embolie gazeuse dans les plantes via des modèles biomimétiques

Quand les arbres manquent d’eau, des bulles d’air peuvent apparaître dans leurs canaux internes et bloquer la circulation de la sève : c’est l’embolie, un phénomène critique responsable de la mort des plantes sous l’effet de la sécheresse. Si ce mécanisme est bien documenté, on connaît encore mal la manière dont ces bulles se propagent à travers le réseau vasculaire complexe et hiérarchique qui structure les feuilles. Le projet propose d’aborder cette question sous l’angle original de la physique des réseaux fluidiques. Grâce à des feuilles artificielles microfabriquées, inspirées de la structure réelle des feuilles, il s’agit de caractériser la dynamique de déplacement des embolies, la manière dont elles bifurquent ou s’arrêtent, en fonction de la topologie du réseau, de son élasticité et des différents flux imposés. En s’appuyant sur une combinaison d’expériences biomimétiques, de modélisation théorique et d’observation sur des échantillons de plantes « réelles », l’objectif est de mieux comprendre les mécanismes conduisant à l’effondrement de la circulation de sève et, dans un contexte plus large, d’étudier la robustesse des réseaux vasculaires naturels ou artificiels.

Le projet EMBIOMO est porté par Ludovic Keiser

Chargé de recherche CNRS à l'Institut de physique de Nice (INPHYNI, CNRS/Université Côte d'Azur)

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InSituDynamics - Energy Carrier Transport in Nanocrystal Optoelectronics Under Relevant In Situ Conditions

L’optoélectronique – qui regroupe les cellules solaires, LEDs ou photodétecteurs – repose sur le transport efficace des charges électriques et de la chaleur à l’échelle nanométrique. Pourtant, on ignore dans le detail comment ces processus se déroulent dans des dispositifs réels en fonctionnement, soumis à un champ électrique, à la lumière, aux gradients de température ou à des défauts structuraux. Le projet InSituDynamics vise à combler ce manque en développant une microscopie optique ultrarapide capable de « filmer » en direct le déplacement des charges et de la chaleur dans des nanocristaux semi-conducteurs pendant qu’ils sont intégrés dans des dispositifs. Ces études permettront de révéler les étapes microscopiques qui limitent l’efficacité, d’identifier l’origine des pertes d’énergie et d’imaginer de nouvelles stratégies pour contrôler les flux d’énergie, par exemple grâce à des assemblages de nanocristaux aux propriétés thermiques ajustables. En établissant un lien entre les phénomènes locaux et les performances globales, ce projet ouvrira la voie à une conception plus rationnelle et durable des technologies optoélectroniques de prochaine génération.

Le projet InSituDynamics est porté par James K. Utterback

Chargé de recherche CNRS à l’Institut des NanoSciences de Paris (INSP, CNRS/Sorbonne Université).

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