Prix de l’Académie des sciences 2023 : 12 lauréats liés à CNRS Physique

Distinction

L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, de nombreux prix impliquent des chercheurs et chercheuses CNRS ou rattachés à un laboratoire dont le CNRS est une tutelle. Parmi ces scientifiques, 10 sont liés à un laboratoire rattaché à CNRS Physique

Fabien ALET, Subventions scientifiques de la fondation Simone et Cino del Duca (75 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique (CNRS / Université Toulouse III Paul Sabatier)

Ses travaux de recherche portent sur le problème à N corps quantique en physique de la matière condensée. Soumis à des interactions fortes et en présence de désordre, les électrons et les atomes froids peuvent adopter des comportements collectifs quantiques inédits. Les simulations numériques effectuées par Fabien Alet ont permis en particulier de caractériser une nouvelle phase de la matière, dite localisée à N corps, qui défie les lois de la thermodynamique et de la mécanique statistique.

Ludovic BERTHIER, Grand Prix Fondation Michelin de l'Académie des sciences

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Charles Coulomb (CNRS  /Université de Montpellier)

Ludovic Berthier est un physicien théoricien. Il utilise la mécanique statistique et la simulation numérique pour étudier la physique des matériaux désordonnés, des fluides complexes et de la matière active. Il a développé des méthodes numériques novatrices pour comprendre la transition vitreuse des liquides moléculaires et élucider les propriétés physiques, et notamment mécaniques, des solides amorphes.

Isabelle BOUCHOULE, Prix Alexandre Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (1 250 €)

Directrice de recherche CNRS au laboratoire Charles-Fabry (CNRS / Institut d'Optique Graduate School / Université Paris-Saclay)

Isabelle Bouchoule est une physicienne, spécialiste des atomes froids. Elle dirige une expérience de puce atomique. Avec son équipe, et en collaboration avec plusieurs théoriciens, elle a contribué à l'étude des gaz de Bosons unidimensionnels. Après de nombreux résultats concernant la physique à l'équilibre, elle s'est également intéressée avec succès à la dynamique hors équilibre en collaborant notamment avec le physicien Jérôme Dubail.

Francis CORSON, Prix Joannidès/Fondation Joannidès de l'Académie des sciences (2 500 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS (CNRS / ENS - PSL / Sorbonne Université / Université Paris Cité)

À l'interface entre la physique et la biologie du développement, les recherches de Francis Corson menées en étroite collaboration avec des expérimentateurs s'appuient sur l'aller et retour entre théorie, modélisation et expériences pour éclairer la dynamique des processus de développement. Cette approche interdisciplinaire a notamment permis de mieux comprendre comment des structures complexes peuvent s'auto-organiser au cours du développement, et de mettre en évidence le rôle des forces mécaniques dans l'établissement du plan corporel des vertébrés.

François DAVID, Médaille de physique

Directeur de recherche CNRS émérite à l’Institut de physique théorique (CNRS / CEA / Université Paris-Saclay)

François David est physicien théoricien. Il s’intéresse à la physique quantique et à la physique statistique, en particulier aux concepts de matrices et de géométries aléatoires, aussi bien pour la gravitation quantique, la physique des particules, la dynamique des systèmes quantiques, que pour des modèles inspirés de la biologie. Il est à l'origine de contributions pionnières dans ces sujets.

Mathieu GIBERT, Prix Edmond Brun/Fondation Suzanne Brun de l'Académie des sciences (1 500 €)

Chargé de recherche au CNRS à l’Institut Néel (CNRS / Université Grenoble Alpes)

Mathieu Gibert s’intéresse aux écoulements des fluides classiques et quantiques qu’il étudie en développant des expériences de laboratoires et des techniques de mesures principalement basées sur la visualisation de particules transportées par ces écoulements. Il a notamment mis au point une expérience permettant de visualiser la dynamique des tourbillons quantiques dans l’hélium liquide superfluide en rotation. Ce nouveau dispositif peut servir de référence pour consolider les descriptions théoriques des fluides quantiques.

Philippe GRANGIER, Prix Ampère de l'Électricité de France (50 000 €)

Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Charles Fabry (CNRS / Institut d'Optique Graduate School / Université Paris-Saclay)

Philippe Grangier est un expert reconnu en optique quantique et en traitement quantique de l'information. Il a réalisé des expériences de manipulation d’atomes ou de photons individuels pour effectuer des opérations élémentaires de logique quantique, et il a proposé et mis en œuvre de nouveaux protocoles de cryptographie quantique dits « à variables continues ». Il a aussi coordonné et animé de nombreux projets et réseaux de recherche nationaux et européens.

Lise-Marie LACROIX, Prix Fédération Gay Lussac/Académie des sciences pour la chimie au cœur des enjeux de la société (5 000 €)

Maîtresse de conférences à l’Université Toulouse III Paul Sabatier au Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (CNRS / INSA Toulouse / Université Toulouse III Paul Sabatier) et membre junior de l’Institut Universitaire de France

À l’interface physique-chimie, Lise-Marie Lacroix travaille à l’élaboration de nouveaux matériaux par assemblage dirigé de nanoparticules présentant des propriétés optimisées. En couplant l’étude des mécanismes réactionnels de synthèse et des propriétés physiques multi-échelle, elle a notamment pu élaborer des aimants permanents performants, sans terre rare.

Nelly PUSTELNIK, Subventions scientifiques de la fondation Simone et Cino del Duca (75 000 €)

Directrice de recherche CNRS au Laboratoire de Physique de l’ENS de Lyon (CNRS / ENS de Lyon)

Nelly Pustelnik s'intéresse aux aspects théoriques et pratiques de la résolution de problèmes inverses pour le traitement du signal et de l'image, en combinant algorithmes et analyse multirésolution. Son objectif est de développer des architectures qui exploitent à la fois des connaissances spécifiques à un domaine et des techniques algorithmiques avancées pour proposer des méthodes stables et frugales en énergie pour résoudre des problèmes inverses.

Charis QUAY, Prix d'Aumale/Fondation de l'Institut de France (2 300 €)

Maîtresse de conférences Université Paris-Saclay au Laboratoire de physique des solides (CNRS / Université Paris Saclay)

Charis Quay s’intéresse à des phénomènes quantiques à l’intersection de la physique du spin (-orbite) et de la supraconductivité mésoscopique. Elle a travaillé sur diverses systèmes hybrides nanostructurés. En 2017, une médaille de bronze du CNRS lui a été décernée pour ses travaux sur « les spins des quasiparticules hors équilibre dans les supraconducteurs mésoscopiques : démonstration de la séparation spin-charge et de la résonance de spin, et évidence pour le transport de chaleur dépendant du spin ». Plus récemment, elle s’est intéressée aux supraconducteurs 2D à fort couplage spin-orbite, dans le but de manipuler le degré de liberté de spin du condensat supraconducteur, sujet sur lequel elle coordonne un projet de l’ANR.

Thomas SALEZ, Prix Espoir Fondation Michelin de l'Académie des sciences

Chercheur CNRS au Laboratoire Ondes et Matière d’Aquitaine (LOMA, CNRS / Université de Bordeaux)

Avec l’équipe qu’il a créée et dirige, il étudie sur les plans expérimental, théorique et numérique la physique de la matière complexe en confinement et aux interfaces. Il a obtenu des résultats originaux sur les verres nanométriques de polymères, ainsi que sur les contacts élastohydrodynamiques et la capillarité des solides mous. Il s’intéresse à présent à la diffusion de protéines aux abords de membranes cellulaires.

Lucile SAVARY, Prix Anatole et Suzanne Abragam/Fondation de l'Académie des sciences (1 500 €)

Chargée de recherche CNRS au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon (CNRS / ENS de Lyon)

Avec ses travaux, Lucile Savary souhaite déchiffrer les propriétés fondamentales de la matière et s’intéresse en particulier à la physique quantique des matériaux. Son objectif : comprendre comment les électrons se comportent au niveau microscopique dans les solides, afin d’expliquer des phénomènes observés à notre échelle, en particulier quand les interactions entre électrons jouent un rôle fondamental.

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